Juin 2016 : c’était notre dernière mission au Cameroun

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La rédaction du mensuel “La Voix du paysan” lors de la session de formation. De gauche à droite, en haut : Magloire Biwolé, Irénée Bidima, Valérie Parlan, Jean Kana, Merline Djatcha, Marie-Pauline Voufo, Berthe Mewo Mounbana, Ful Joy Kughong. En bas, de gauche à droite : Vincent Coquaz, Martial Njie Tabi, Fany Engbwengbwa et Charles Tsiri.

La dernière session de formation au Cameroun s’est déroulée à Yaoundé du 10 au 17 juin 2016, au sein du mensuel La Voix du Paysan. Au programme : les fondamentaux de l’écriture journalistique et de l’editing web et les réseaux sociaux.

Les deux formateurs étaient Valérie Parlan et Vincent Coquaz, journaliste à www.arretsurimages.net, site de décryptage et d’analyse des médias, formateur au CFPJ. Ils ont privilégié comme support d’exercices le journal en cours de bouclage, les suppléments « quatre pages » consacrés à la crise de la grippe aviaire édités pendant notre séjour ou encore les sujets en préparation pour les futures éditions.

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Le dernier jour de la semaine, Valérie Parlan a dressé le bilan de la session et du projet Cameroun avec la direction du journal. Vincent Coquaz a travaillé avec Jean Kana, le webmaster, aux derniers réglages de la mise en ligne du nouveau site du mensuel http://lavoixdupaysan.net/

 

Dix journalistes du mensuel ont participé à la session. Comme toujours, le groupe a fait preuve d’enthousiasme, de bonne humeur et de sérieux.

« L’impression générale est celle d’une grande motivation des équipes et d’une bonne ambiance de travail, a constaté Vincent Coquaz. Tous les participants étaient très demandeurs de conseils et motivés pour apprendre un maximum de choses. »

L’équipe, toujours en flux tendu, a eu à faire face en même temps que la formation à la crise de la grippe aviaire qui sévissait dans le pays depuis quelques semaines. Souvent, les participants ont donc eu à faire deux journées en une.

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Pendant le stage, les piliers de la rédaction et les jeunes recrues ont réfléchi à leur pratique.

La participation d’anciens et de nouveaux rédacteurs à la formation a permis de travailler sur la transmission des savoirs. Les plus aguerris ont, par exemple, révisé des fondamentaux de l’écriture déjà vus lors de sessions précédentes et ainsi pu en mesurer la maîtrise dans leurs écrits actuels. Ils ont pu partager leur expérience avec les nouveaux journalistes lors des exercices et débats.

C’est assez rare pour être précisé, les journalistes en poste depuis plusieurs années n’hésitent jamais à revenir en formation. Cette humilité devant l’évolution des pratiques et le besoin de se remettre en question est l’un des atouts de cette rédaction. « Toujours revenir sur les bases est essentiel, a insisté Marie-Pauline Voufo, directrice des rédactions. À chaque passage des formateurs d’Ouest-Fraternité, on confirme les bons réflexes, on chasse les mauvais. Et on le fait tous ensemble, pour parler le même langage avec ceux qui nous rejoignent. »

Cette richesse transgénérationnelle est également précieuse pour le développement du web. Certains jeunes rédacteurs ont une agilité numérique confirmée (notamment des réseaux sociaux). Leurs connaissances permettent de stimuler la pratique des plus âgés.

Les résultats obtenus

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Le message essentiel. La notion est encore complexe pour certains. Les journalistes identifient bien ledit message, mais peinent à le valoriser dans la titraille et l’attaque du papier. La nécessaire mise en avant et la formulation du message sur le web, grâce aux mots-clés pour le référencement, les aideront pour le print.

L’angle. Le fait d’avoir sous la main une actualité chaude (crise de la grippe aviaire) a permis de travailler très concrètement la recherche d’angles originaux adaptés à un lectorat hétérogène. L’enjeu, vulgariser tout en restant une référence sur le sujet, est d’autant plus capital que le web va permettre de toucher d’autres lecteurs au-delà des frontières. La rédaction semble maîtriser de plus en plus cette notion d’angle.

L’interview et le reportage. Il a été question de révision des acquis puisque ces genres avaient été l’objet de précédentes formations. Quel plaisir de lire des confrères devenus adeptes de tel ou tel genre depuis les dernières sessions ! Encourageant aussi de sentir chez les nouveaux venus des aptitudes certaines. Là encore, depuis le lancement du projet, les progrès sont indéniables.

Le backoffice. Quasiment aucun des participants à la formation n’avait déjà utilisé un backoffice, même de blog, pour mettre en ligne un article, ou n’avait travaillé directement pour une publication web.

Les liens. On a insisté sur l’importance des liens qui permettent au lecteur et aux moteurs de recherche de naviguer sur un site et entre des publications.

Facebook. Jean Kana et Merline Djatcha ont réussi à prendre la main sur la page Facebook qui a été créée pour l’occasion et qui recrute désormais plus de 10 « fans » par jour https://www.facebook.com/lavoixdupaysan/?fref=ts

Preuve de l’intérêt de cette page : à peine quelques jours après sa création, plusieurs lecteurs de LVDP se sont déjà manifestés pour demander des conseils pour leurs cultures agricoles ou pour s’abonner.

Twitter. La formation a également été l’occasion pour les journalistes de La Voix du Paysan de se créer un compte Twitter chacun, plutôt dans une optique de veille, en suivant des comptes relatifs aux sujets traités dans le journal. Les retours ont été très positifs sur ce point. Jean Kana, qui disposait déjà d’un compte, s’en sert également pour des prises de contact.

Des préconisations

Idéalement, une nouvelle mission de perfectionnement sur l’écriture web et la gestion du site serait souhaitable. Pour qu’au même titre que les sessions sur l’écriture, les acquis et réflexes puissent être confirmés.

Jean Kana, le webmaster, n’avait pas d’ordinateur performant pour assurer la lourde tâche d’administration du site. Constatant ce problème, nous avons demandé à Ouest-France si l’ordinateur portable prêté pour la mission pouvait être laissé à la rédaction. Cela a été accepté.

Côté fabrication et montage de l’édition papier, le journal a réitéré sa volonté de migrer d’XPress à InDesign. Comme nous avions, lors de différentes missions, mis en place une nouvelle maquette en version Xpress, leur souhait est que nous les accompagnions pour le basculement vers InDesign.

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Lors de notre passage, la rédaction venait d’ailleurs de fêter le 300e numéro. Preuve que le titre a acquis, en 25 ans, une légitimité incontestée dans le paysage médiatique camerounais et en Afrique centrale.