En cette fin d’été, le quotidien camerounais Le Jour a célébré son 2000ème numéro. Une occasion pour l’équipe de la rédaction du premier quotidien d’informations générales de revenir sur la formidable aventure du journal.
Depuis quelques années, Ouest Fraternité suit les journalistes et la direction du titre. Nous avons eu l’occasion d’organiser avec eux de nombreux ateliers de formation en techniques rédactionnelles, photo, montage, etc.
Nous leur souhaitons longue vie, surtout dans un contexte médiatique tendu. Chaque exemplaire est un combat tant la liberté de la presse, l’indépendance éditoriale et la survie commerciale sont compliquées au Cameroun.
Découvrez sur le lien ci-dessous le récit des journalistes (page 5 à 8).
Ce partenariat a été lancé le 6 avril à Ebolowa sous le patronage du ministre de l’agriculture et du développement rural (Minader) en présence d’une forte délégation Française.
En 2013 ont commencé les démarches en vue du jumelage entre le collège régional d’agriculture (CRA) d’Ebolowa et le lycée Jules Reiffel de Nantes, en France. Le but visé : la création d’une filière cacao équitable pédagogique et la construction d’un atelier de transformation du cacao à Ebolowa. Le chocolat devra être produit en respectant des normes de gestion durable de l’environnement. Pour Antoine Mbida, le directeur du CRA, il s’agit d’inscrire l’école dans une dynamique de développement.
La délégation française, forte de 18 personnes, était constituée d’experts et d’étudiants venus approfondir la réflexion sur la conception d’un module de formation des élèves et sur les contours du commerce équitable.
Le Lycée agricole Jules Reiffel de Nantes se trouve dans un réseau de 300 établissements agricoles dont chacun consomme environ 180 kilogrammes de chocolat par an. Dans le cadre de ce jumelage, le chocolat made in Ebolowa sera consommé dans ces établissements scolaires Français.
Une production qui a une âme
Pour Stephen Bonnessœur, directeur du lycée, il s’agit de permettre aux producteurs de mieux valoriser leur travail en donnant par le biais de la transformation. On trouve, en France, des consommateurs qui ne veulent plus des produits standardisés, qui recherchent une production qui a une « âme », une origine. Régis Dupuy, membre de la délégation Française, souligne que ce projet vise à améliorer les conditions de vie des producteurs.
Pendant 5 jours, les participants se sont isolés à Nkolandom, non loin d’Ebolowa, pour travailler les thématiques liées au jumelage, au commerce équitable et à la gouvernance du projet dans une logique de gestion durable.
Pierre Blaise Ango, coordinateur national du programme AFOP, a émis le vœu d’une organisation urgente des coopératives de la région du Sud Cameroun pour entrer dans cette dynamique de commerce équitable.
Jules Marcellin Ndjaga, gouverneur de la région du Sud, a souhaité quant à lui, que cette initiative favorise l’échange de pratiques pédagogiques. Il a rappelé que le cacao est la culture principale des populations rurales.
Le directeur du CRA d’Ebolowa a souligné les effets que va produire ce jumelage : mobilité des enseignants, échanges des référentiels pédagogiques, stages pour les étudiants Français au CRA et inversement.
Les coopératives de producteurs viendront apprendre à transformer le cacao afin d’être capables de reproduire ce dispositif. Le CRA n’a qu’un rôle de formation et non de commerce. Ebolowa entend devenir une référence dans le domaine du cacao équitable.
Au cours d’un voyage au Viet Nam, du 15 mars au 3 avril, Bernard Boudic et son épouse, Martine Le Goff, ont pu rencontrer presque tous les stagiaires qui sont venus à Ouest-France ces quinze dernières années grâce à Ouest Fraternité et à Franck Renaud, notre représentant au Viet Nam entre 1999 et 2004.
Deux seulement ont manqué à l’appel : une consœur de Tuoi Tre (Saïgon) et NgocTran (Saïgon Times) qui semble avoir rompu, depuis sa retraite, avec ses confrères saïgonnais.
Au programme, un dîner avec Vuong Bach Lien (Vietnam News-Hanoï), la dernière stagiaire à être venue à Ouest France. Après des études à Bruxelles et à Lyon, elle a retrouvé son travail au service culturel de Viet Nam News mais elle ne semble pas s’y épanouir vraiment.
En voiture !
Ensuite, toujours à Hanoï, une belle et chaleureuse rencontre à déjeuner avec Do Le Thang (ex Lao Dong, chef du service informatique d’un journal agricole), avec Tuan Anh (Managing editor, c’est-à-dire rédacteur en chef de Sinhvien), Nguyen Thi Van Anh (Head of politics section, chef du service politique de Vietnamnet), Vu Maï Linh Huong (rédactrice en chef adjointe du Courrier du Vietnam, Hồng Nga Nguyễn (chef du secrétariat de rédaction du Courrier du Vietnam) et Nguyen Thu Hien (VTC Television). En soirée un pot près du petit lac avec Nguyen Thu Hien, son mari, sa petite fille, et leur… voiture. Et le lendemain, une balade en voiture (c’est fou comme la classe moyenne est séduite par la voiture, toujours deux à trois fois plus chère qu’ailleurs…) avec Do Le Thang, sa femme et son fils, vers le vieux village de Duong Lam, avec déjeuner chez l’habitant.
Un stage en France déterminant
A Saïgon, un pot trop rapide avec Dao Than Huyen, ancienne de l’ESJ, qui a beaucoup travaillé à Hanoï avec Franck, et se fait petit à petit à la vie trépidante du Sud mais retourne souvent à Hanoï pour son travail. Elle regrette la dislocation de l’équipe qu’elle formait avec Franck et Dang DucTué, aussi, ancien de l’ESJ (qui resterait un an de plus au Québec, mais seul, avant de se prononcer sur un séjour beaucoup plus long). Et puis, last but not least, un excellent dîner chez Do Din Tan (Tuoi Tre) avec Nguyen Tuan Viet (aussi de Tuoi Tre). Tan est en semi-retraite, a écrit un livre sur le journalisme, que Tuan Viet a édité. Celui-ci, qui a démissionné de Tuoi Tre, est devenu gérant d’une société qui développe le livre électronique.
Tous sont très reconnaissants envers Ouest Fraternité de leur avoir donné l’occasion d’un contact, souvent le premier, avec un pays étranger. Ils sont très conscients que leur séjour en France a sans doute été déterminant pour la suite de leur carrière.
Serge Poirot, en stage à la Voix du paysan jusqu’à la fin du mois, s’est rendu hier avec Marie-Pauline Voufo, rédactrice en chef du mensuel, à l’université de Yaoundé. Ils ont rencontré des étudiants du master Recherche en économie et gestion. Ce cursus est jumeau de celui dispensé à l’université de Rennes. Ils ont assisté au cours d’une des enseignantes françaises qui y interviennent. Le contact a été fait entre LVDP et l’association des étudiants avec la perspective d’accueillir des stagiaires.
Du 23 au 28 février, Stéphane Gallois, trésorier de l’association, a réalisé une mission auprès de nos confrères de La Voix du paysan. Le but ? Préparer avec les cadres du mensuel la transition du journal vers l’autonomie financière. En effet, d’ici 2016, l’Ong SOS faim ne leur apportera plus le budget de fonctionnement alloué depuis 20 ans. Il s’agit de trouver de nouvelles sources de revenus afin de maintenir la publication du titre.
L’une des pistes est la construction d’une stratégie de développement numérique. Un projet ambitieux qui doit respecter les ambitions du journal et ses moyens humains et techniques.
Second but de cette mission, préparer la mission d’un autre bénévole de l’association, Serge Poirot. Ce dernier s’est envolé vers Yaoundé ce lundi 7 avril pour trois semaines de travail avec l’équipe du mensuel. Là encore, il s’agira d’établir un diagnostic précis des besoins et capacités à bâtir un nouveau modèle économique.