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Cameroun. Un film raconte le journal La voix du paysan

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Le siège du journal La voix du paysan, est basé à Yaoundé au Cameroun.

Dans le cadre de ses actions d’aide au développement de la presse, Ouest-Fraternité a collaboré pendant six ans avec le journal camerounais La voix du paysan.

La web TV Agribusiness TV, basée au Burkina Faso, consacre à ce média un film sur son évolution depuis sa création.

Bientôt trente ans que ce mensuel existe. En seize minutes de reportages et d’interviews, ce documentaire permet de cerner le rôle essentiel du journal auprès des paysans.

Le témoignage de Valérie Parlan, journaliste, membre d'Ouest-Fraternité.
Valérie Parlan, journaliste, membre d’Ouest-Fraternité, témoigne dans le documentaire.

À découvrir ici

Pour en savoir plus sur La voix du paysan.

À lire également ci-dessous l’article consacré à La voix du paysan, par Josiane Kouagheu, collaboratrice d’Agribusiness TV.


 

Au Cameroun, « La voix du paysan » au service des agriculteurs

Depuis 29 ans, ce mensuel d’information accompagne des millions d’hommes et de femmes qui s’investissent dans le monde agro-pastoral sur l’ensemble du territoire national.  

En cette matinée ensoleillée du mois de mars, David Momo claudique d’un point à l’autre de sa porcherie plantée en plein cœur du quartier Ngoulmekong, à 17 Km de Yaoundé, la capitale du Cameroun. Au milieu du couinement des animaux, l’homme, la soixantaine entamée, dos légèrement vouté, aidé de ses employés, nettoie, nourrit et abreuve. Des gestes qu’il accomplit minutieusement. « Au début, je n’avais que 8 truies et un verrat, se souvient l’éleveur, souriant à pleines dents. J’étais un ignorant dans la filière porcine. Il me fallait trouver quelqu’un qui me montre la voie de sortie, la voie d’entrée ».

Cette « voie » sera La Voix du Paysan (LVDP), célèbre mensuel camerounais dédié depuis 29 ans au monde agro-pastoral. « C’est à travers La Voix du Paysan que j’ai rencontré des organisations non gouvernementales (ONG) qui sont venues à mon secours. On avait des projets et on ne pouvait pas les financer », assure David, délégué du Groupement d’initiative commune « La fierté du monde rural » (GIC-LAFIMOR). A l’époque, il lit de « temps en temps » le journal. Il apprend au cours d’une de ses lectures qu’un séminaire est organisé au ministère du commerce.

David s’y rend et coup de chance, il rencontre des ONG qui financent des projets. Il postule et est retenu. Son cheptel passe de 9 à plus de 200 porcs. « Depuis ce jour, je n’ai plus lâché La Voix du Paysan », sourit-il. Au Cameroun, le journal fondé un jour d’octobre 1988 par Bernard Njonga, alors directeur de publication, entouré des paysans et autres amis, est lu aux quatre coins du pays, d’Est en l’Ouest, du Nord au Sud, jusque dans les champs.

Plus de 60 000 journaux imprimés en 2016

D’ailleurs, parmi les 64 500 journaux imprimés en 2016, 32 384 sont allés en milieu rural, soit 55,11% de l’ensemble des journaux diffusés. Une augmentation du taux de pénétration par rapport aux années 2014 et 2015 qui était respectivement de 40,5% et 52,28%. Dans les villages, beaucoup de paysans ne savent pas lire. Des groupes de lectures sont alors organisés. Article après article, ceux qui savent lire résument le contenu du journal pour leurs pairs.

Pour les agriculteurs, LVDP est leur « vitrine ». Ils y trouvent un peu de tout : témoignages de leurs compères, des histoires-à-succès, des nouvelles du marché, et surtout des fiches techniques pour améliorer leurs pratiques agricoles. « La Voix du Paysan est pour moi le seul organe de presse qui se préoccupe des problèmes de production du monde rural et qui a une certaine aura auprès du public », assure Auréole Sinclair Mbakop, ingénieur agroindustriel à la tête plusieurs hectares de champ d’ananas. Le jeune homme âgé de 38 ans a grandi en lisant ce journal. Il y a puisé sa passion pour l’agriculture, des éléments pour son mémoire, avant de s’investir après ses études dans le travail de la terre.

Encourager des jeunes Camerounais à se lancer dans l’entrepreneuriat rural est justement l’un des principaux buts de LVDP. A sa création en 1988, le journal est surtout une réponse appropriée aux besoins des agriculteurs de l’époque, selon Hozier Nana, l’un des membres fondateurs du journal, et actuel Secrétaire Général de l’ONG Service d’Appui aux Initiatives Locales de Développement (SAILD), éditrice du journal. Il explique : « Parmi les contraintes qu’ils rencontraient, il y avait celles de la formation, du financement et de l’accès à l’information. Il nous reçoit dans son bureau où s’amoncellent documents, journaux et autres livres destinés au monde agricole. Ce sont ces paysans qui ont même choisi le nom La Voix du Paysan », ajoute-il. Au fil des années, le journal a « innové » et surtout, « franchi un autre palier ».

En 1995, la version anglaise, destinée à la partie anglophone qui représente deux des dix régions du Cameroun, The Farmer’s Voice (TFV), a été créée et est tirée à 2 000 exemplaires par mois. « L’avenir est désormais tourné vers les nouvelles technologies de l’information et de la communication, poursuit Hozier Nana. Nous sommes sur ce chemin. Nous avons une version électronique avec plus de 300 abonnés. Nous ne voulons pas rater le train du développement qui passe par les TIC ».

Des photos et plus de couleurs

Ce jeudi 23 mars est jour de la grande conférence de rédaction. Dans le bureau de Marie Pauline Voufo, la rédactrice en chef de LVDP et directrice des rédactions de LVDP et TFV, Daniel Bangsi, rédacteur en chef intérimaire de The Farmer’s Voice a fait le déplacement comme chaque mois depuis Buea (Sud-Ouest), les journalistes et responsables de rubriques sont tous là pour dresser le menu du journal d’avril, le n°311. Avant, une critique du numéro précédent. Les discussions s’enflamment pour ces journalistes, plongés dans la peau de lecteurs ordinaires. Le principal point « négatif » est la pâleur des couleurs du journal. La crainte est perceptible.

« Si cette pâleur touche les publicités, on peut avoir des annonceurs qui ne paient pas », s’inquiète Marie Pauline, qui a rejoint LVDP en 1997, en qualité de diffuseur-rédactrice. Pointé du doigt, l’infographe se justifie : à l’imprimerie appartenant à l’Etat, il faut attendre que le quotidien national, Cameroon Tribune, soit d’abord édité. « Tu peux voir dans quelle mesure nous faire imprimer en premier ? », demande la rédactrice en chef. Jean Kana promet de le faire !

Marie Pauline Voufo exhorte ensuite les journalistes à miser sur des bonnes photos. « Les photos sont parlantes. Ne les prenons plus n’importe comment. Nos lecteurs méritent mieux. Ne croyons pas que nous connaissons plus qu’eux », avertit-elle. Place enfin à l’édition d’avril. Des sujets sur les cultures du maïs, arachides, sorgho…, leur production, commercialisation, astuces pour réussir sa récolte… sont arrêtés en français et en anglais. « Je propose qu’on fasse un bon dossier sur l’adaptation des cultures au changement climatique », propose un journaliste.

Miser sur le numérique

Fille d’agricultrice, la rédactrice en chef est consciente que, pour intéresser les lecteurs, il faut non seulement miser sur la bonne information agricole, mais, « innover avec la mutation du monde ». En janvier 2016, LVDP et TFV sont passés en quadrichromie. Les responsables ont créé un site web et renforcé la présence sur les réseaux sociaux comme Facebook, avec l’ouverture d’une page où des articles du journal sont partagés. Désormais, l’abonnement électronique se fait aussi en ligne et les achats de la version papier sont possibles depuis quelques mois par mobile money. « Nous avons un nouveau ‘‘lectorat androïd’’, très rapide et nous pensons que nous allons nous y accrocher », soutient Marie Pauline Voufo.

« Si nous voulons vivre véritablement, c’est dans le numérique. Y aller ou ne pas aller et mourir », assure Jean Kana qui cumule les postes d’infographe, responsable bureau régional du Centre et webmaster. Mais, le journal papier reste le plus prisé. A Buea, tous ont oublié mon nom. Ils m’appellent The Farmer’s Voice. Ce journal les aide à améliorer leur culture et leur montre les marchés possibles, avoue avec fierté Daniel Bangsi, rédacteur en chef de TFV. Si le journal traîne, ils vont m’appeler de partout pour le réclamer ». Du coup, une fois sortis de l’imprimerie, TFV et LVDP sont immédiatement déposés dans les kiosques, empaquetés et envoyés dans les différentes régions pour être distribués aux abonnés.

LVDP face à son destin

La fin de l’année 2016 été marquée par la fin de plus de deux décennies de collaboration entre le SAILD et l’ONG SOS Faim Luxembourg qui a décidé de se concentrer sur d’autres pays d’Afrique.  Aujourd’hui, plus que jamais, le journal doit innover pour se maintenir dans la durée. « Produire de l’information rurale a un coût et la passion seule ne suffit pas. Il faut vraiment des moyens financiers, précise la rédactrice en chef, Marie Pauline Voufo. Notre vœu et notre souhait c’est que La Voix du Paysan et The Farmer’s Voice vivent pour que le monde rural ait la bonne information et se développe ». Les responsables du SAILD ont pris des mesures : réduction des charges au niveau de l’impression du journal, amélioration du design et accent mis sur les annonces pour doubler les revenus.

Hozier Nana préfère d’ailleurs parler de « rupture financière » et non de séparation.  « En dehors du soutien financier, SOS Faim nous a aussi donné des idées pour promouvoir notre journal (…), dit le SG du SAILD.  Nous allons nous battre pour les paysans du Cameroun. La Voix du Paysan est un outil identitaire ». Il n’a pas tort. A l’entrée ouest de la ville de Douala, la capitale économique, Léocadie Ntyame voulait élever des lapins mais ne connaissait aucun éleveur auprès de qui demander conseil. Elle s’est rendue à LVDP où les responsables lui ont recommandé un centre de formation.

Léocadie s’y est formée. Huit mois plus tard, elle est une abonnée inconditionnelle et est passée de 4 à 33 lapins. « Je me présente partout maintenant comme une éleveuse, se vante-t-elle, sourire aux lèvres. Je veux juste que La Voix du Paysan nous mette en relation avec d’autres éleveurs pour qu’on échange nos expériences ». Dans les fermes du Cameroun, les agriculteurs et éleveurs rencontrés ont presque tous la même doléance. Et encore : « La Voix du Paysan peut faire du business auprès des producteurs. Nous avons des freins pour mettre nos produits sur le marché. Ils peuvent nous proposer des plages publicitaires », propose Auréole Sinclair, agriculteur.

Depuis la création du journal, l’agriculture au Cameroun, comme partout ailleurs, connaît des évolutions constantes. Des mutations environnementales auxquelles les responsables du journal pensent sans cesse dans l’optique d’adapter leurs contenus aux réalités du moment et du futur. Aujourd’hui, l’heure est à la promotion de modes de production durables laissent entendre les responsables du journal.

 

 

 

 

Trois journées à Rennes : « Je redécouvre la fierté d’être journaliste. »

Du 14 au 17 mars, Ouest-Fraternité a accueilli Élyse Ngabire, journaliste burundaise exilée en France, à Ouest-France à Rennes. L’objectif  pour notre consœur ? Voir comment s’organise un journal en France, s’immerger de nouveau dans une rédaction et nouer des liens avec des confrères d’Ouest-France. Un séjour organisé dans le cadre du partenariat développé entre la Maison des Journalistes à Paris et notre association.

Elyse Ngabire devant le siège d'Ouest-France à Rennes.
Élyse Ngabire devant le siège d’Ouest-France à Rennes.

Voici le récit de notre consœur :

Des occasions pareilles n’arrivent pas tous les jours. Depuis mon arrivée en France, le 20 septembre 2015, je ne me suis jamais sentie aussi journaliste que ce jour où j’ai été accueillie au siège d’Ouest-France. Deux ans presque que je n’avais pas participé à une conférence de rédaction. Et cela me manquait beaucoup. Et le mardi 14 mars, une partie de ma soif a été assouvie.

Quand j’arrive, je suis très impressionnée par ce grand bâtiment qui  abrite depuis août 1972, le siège de ce grand quotidien de l’ouest de la France. Je suis accompagnée de Karin Cherloneix, journaliste à Saint-Malo, présidente de l’Ouest-Fraternité. Christelle Guibert, journaliste au service Monde, nous invite à la suivre. Nous traversons le grand hall aménagé en compartiments où chaque service a son propre espace.

À notre arrivée, l’équipe s’apprête à commencer sa première réunion matinale. Tour de table sur l’édition du jour pour voir ensemble le travail abattu la veille : l’autocritique est constructive. Après, c’est la présentation des sujets pour l’édition du soir. Chacun connaît son rôle et les articles ont été minutieusement préparés. On ne perd pas de temps.

Avec les journalistes du service Monde et Karine Cherloneix, présidente d'Ouest-Fraternité.
Avec les journalistes du service Monde et Karine Cherloneix, présidente d’Ouest-Fraternité.

Des journalistes très informés

Devant chaque journaliste du service Monde, une pile d’ouvrages. De temps en temps, un journaliste est sérieusement occupé par la lecture. « Un bon journaliste doit être bien informé, doit lire beaucoup. Nous ne pouvons pas prétendre informer les autres lorsque nous-mêmes, nous ne le sommes pas », conseille toujours Antoine Kaburahe, directeur  des publications au sein du groupe de presse Iwacu pour lequel je travaillais au Burundi et avec lequel je garde des liens professionnels privilégiés.

En fin de matinée, j’assiste à la réunion des chefs de service. On voit ce que chaque service a prévu pour l’édition du lendemain. Après, je visite le service Culture qui assure l’édition du dimanche. Très impressionnant le travail que les journalistes mènent tout au long de la semaine pour alimenter cette édition dominicale.

Sur le plateau rédactionnel, au siège.
Sur le plateau rédactionnel, au siège.

Je visite également le service web. Dans ce service, on sait quels sont les articles les plus lus, ce qui permet d’orienter les journalistes vers les sujets porteurs. « Une fois que l’on est conscient que nous n’écrivons pas pour nous-mêmes, il est très important de travailler en tenant compte du nombre de visiteurs chaque jour ainsi que des sujets qui attirent l’attention des lecteurs pour les fidéliser », explique la responsable.

Au service Culture, j’ai trouvé des journalistes très occupés. Occupés mais compatissants et attentifs aux difficultés que rencontrent les journalistes étrangers qui débarquent en France. Certains me passent leurs cartes de visite et me proposent des piges sur des évènements intéressants à Paris. Le soutien, c’est aussi celui de François-Xavier Lefranc, rédacteur en chef, qui se dit prêt à soutenir cette initiative qui vise, entre autres, la réinsertion professionnelle des journalistes de la Maison des Journalistes.

À la locale de Rennes

À la locale de Rennes, également siège départemental, une dizaine de journalistes occupent le premier étage. Mercredi 15 mars, 10 h, Vincent Jarnigon, chef de rédaction, m’accueille et m’invite à participer à la réunion qu’il anime. Aucune gêne, plutôt un très grand plaisir pour moi de découvrir comment ça se passe ailleurs. J’ai pris ma place le plus naturellement et simplement du monde, comme si j’étais dans ma rédaction au Burundi.

Quelques minutes auprès de l’adjoint multimédia, puis je vais m’entretenir avec Stéphane Vernay, directeur départemental d’Ille-et-Vilaine. Journaliste également, il me raconte l’évolution du quotidien, des origines jusqu’à aujourd’hui. À 15 h, je visite le secrétariat de rédaction. Là, le travail est également impressionnant et sérieux. Des papiers tombent de toutes les locales du département et chaque journaliste s’occupe de la relecture et de la mise en page des articles.

J’ai eu le plaisir de corriger quelques articles des collègues : réduire voire changer les titres pour qu’ils soient informatifs et accrocheurs, revoir les formulations parce que les phrases sont alambiquées et font perdre le sens, etc. Cet exercice me manquait aussi. Ça m’a rappelé la rigueur que j’imposais à mes collègues quand j’étais cheffe d’édition.

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Le soir, la fabrication du journal.
Le soir, la fabrication du journal.

Le soir, j’ai assisté au travail d’impression des journaux. Des machines très modernes, flambant neuves en remplacement des anciens modèles, tournent sans arrêt. Elles ont été lancées et tournent depuis peu avant notre arrivée sur les lieux. Puis, les premiers exemplaires sont déjà prêts. Des camions attendent dehors. Selon le guide, on privilégie l’impression des éditions des régions les plus éloignées pour éviter les problèmes avec les abonnés.”

 

Notre consœur burundaise au lycée Saint-Vincent de Rennes

Du 14 au 17 mars, à l’occasion du séjour d’Élyse Ngabire, journaliste burundaise exilée en France, à Rennes, une intervention au lycée Saint-Vincent a été organisée, en marge de son immersion à Ouest-France. Une rencontre organisée dans le cadre du partenariat développé entre la Maison des Journalistes à Paris, notre association et le Journal des lycées.

Jeudi 16 mars, les enseignants du lycée Saint-Vincent attendaient cette matinée avec impatience. Élyse Ngabire est d’abord intervenue auprès de toutes les classes de terminale de l’établissement rennais. Environ 150 élèves étaient réunis dans l’amphithéâtre.

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La journaliste leur a raconté son travail comme cheffe du service politique en presse écrite au Burundi. Elle a expliqué comment la situation avait dégénéré avec le président qui voulait rester au pouvoir. Articles à l’appui, elle a montré à ces jeunes ce qu’elle a écrit et ce qui lui a valu des menaces de mort. Elle a raconté comment la situation a empiré au point de l’obliger à partir protégée par des militaires pour fuir le pays. Élyse a raconté son exil, ses enfants qui n’ont pu la rejoindre que onze mois plus tard, sa vie en France aujourd’hui.

Les lycéens et les professeurs sont ressortis impressionnés de cette rencontre.

150 autres élèves attendaient. Les classes de seconde avaient préparé tout un jeu de questions et c’est sous forme d’interview qu’Élyse a, à nouveau, témoigné. Encore beaucoup d’applaudissements, de sourire et de petits mots glissés en sortant par les uns et les autres pour la remercier de son intervention.

Les journalistes en herbe du Journal des lycées l’ont interviewée pour préparer un article dans leur prochain numéro.

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Maison des journalistes : un projet de formation

Le 8 novembre 2016, des membres de l’association ont rencontré, à Paris, des confrères et consœurs résidents de la Maison des journalistes. Les grandes lignes de notre projet de formation ont été définies.

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Une dizaine de journalistes de la Maison des journalistes (MDJ) ont participé à cette première rencontre. La plupart sont résidents depuis quelques mois et viennent du Yémen, d’Iran, du Rwanda, du Burundi, de Syrie, de Mauritanie. Quelques-uns n’y sont plus hébergés mais reviennent régulièrement notamment pour collaborer au média en ligne  loeildelexile.org Ils sont journalistes, graphiste, dessinateur, venus de la TV, presse print et en ligne, radio.

Pendant cette rencontre, étaient également présentes Darline Cothière, la directrice et Lisa Viola Rossi, journaliste, chargée des activités pédagogiques et de sensibilisation et secrétaire de rédaction de loeildelexile.org

L’œil de l’exilé, la rédaction bénéficiaire. Nous avons convenu que le média en ligne de la MDJ serait notre point d’accroche. En effet, il est plus concret de partir d’un espace de publication et d’implication existant. Darline Cothière et son équipe réfléchissent à ce que pourrait devenir ce média, surtout que ce dernier vient de recevoir un agrément professionnel de média en ligne. Ce qui implique réorganisation et redéfinition de son objectif et de sa cible.

Les thèmes de formation. Quelques priorités ont été listées.

  • Ainsi, notre premier atelier pourrait être consacré à une présentation du paysage médiatique français. Il semble que nos confrères aient besoin de comprendre comment fonctionnent nos médias tant sur le plan éditorial que commercial, comment se porte la profession, comment ils pourraient collaborer, etc.
  • Le second thème serait un accompagnement à la redéfinition de la ligne éditoriale de l’œil de l’exilé. Les journalistes ont tous une très forte envie d’exercer leur métier. Or, ils sont inconnus en France. Comment valoriser leurs compétences dans nos rédactions, quel genre d’article pourrait intéresser les professionnels français, les lecteurs hors profession, la diaspora ? Comment l’œil peut-il devenir une référence journalistique ? Les aider à trouver ces réponses sera plus concret que des formations académiques sur le journalisme.
  • Enfin, les techniques d’écriture print et web sont attendues.

Référent à la MDJ. Lisa Viola Rossi sera notre référente. La nomination d’un journaliste résident pourrait aussi être précieuse dans ce besoin de relais direct entre eux et nous.

Calendrier. Nous tenterons de caler un premier atelier fin janvier/début février. Le 2 février a été retenu pour l’instant. Le temps pour la MDJ de redéfinir l’organisation de L’œil. Nous avons établi que nos interventions se passeraient sur une demi-journée. Au rythme d’un atelier tous les deux mois, animé par un ou deux formateurs d’Ouest-Fraternité. Serge Poirot et Valérie Parlan se sont portés volontaires pour le premier consacré au paysage médiatique.

Un partenariat réussi avec “La Voix du Paysan”

En 2010, Ouest-Fraternité a lancé un programme pluriannuel d’appui aux médias camerounais. Il s’est achevé en juin 2016. Parmi les journaux partenaires de notre action : La Voix du Paysan.

Les sessions (une dizaine en six ans) ont permis à la rédaction d’améliorer de manière notable le contenu du mensuel et de maintenir un niveau technique satisfaisant de la fabrication.

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Marie-Pauline Voufo, directrice des rédactions, et Marrin, en juin 2016, à l’issue de la formation.

Quelques indices permettent d’évaluer la qualité du travail réalisé :

  • Les abonnements de l’édition papier se sont maintenus (9 000 abonnés pour un tirage mensuel de 20 000 exemplaires).
  • La diffusion (notamment grâce au web) s’est développée au-delà des frontières camerounaises (200 abonnements numériques gagnés en six mois).
  • La reconnaissance du journal par les professionnels (cf. invitation au Space de Rennes, prix de l’Ong Seed Foundation, articles dans les journaux du groupe de presse agricole Réussir, dans la revue Altermondes, etc.).
  • La vente en progression constante des encarts publicitaires (désormais, des annonceurs achètent et réservent telle ou telle page sur une année).

Si notre action s’est toujours limitée à une aide aux savoir-faire rédactionnels et techniques sans ingérence dans l’activité économique du journal, nous avons évidemment été attentifs aux aléas financiers rencontrés par l’équipe. En 2015, l’un de nos membres, Serge Poirot, a réalisé son mémoire de master en économie et gestion publique sur les pistes de développement économique de La Voix du paysan. Ouest-Fraternité a permis au journal de disposer d’un diagnostic précis de l’organisation du journal et de ses perspectives de développement.

Le directeur du SAILD (l’Ong camerounaise éditrice du mensuel), Hozier Nana, n’a pas tari d’éloges sur le travail d’Ouest-Fraternité depuis six ans : « Nous avons du mal à réaliser que nous ne serez plus là tant vous avez habitué la rédaction à bénéficier de formations professionnelles. Grâce à vous, nous avons atteint un niveau de qualité du contenu, nous avons exploré les nouvelles formes d’écriture, nous avons pris le virage du web. »

Marie-Pauline Voufo, directrice des rédactions, a, quant à elle, souligné « la grande amitié professionnelle et personnelle qui nous lie désormais. Nous avons encore besoin de vous, il y a sûrement une possibilité de poursuivre nos actions communes, non ? »

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Hozier Nana, directeur du SAILD, et Charles Tsiri à la remise des attestations de formation, en juin 2016.

Si nous avons bien précisé que notre projet d’appui sous sa forme pluriannuelle prenait fin avec cette mission (nous n’avons pas vocation à nous installer durablement dans les rédactions), nous avons réitéré notre volonté de garder le contact avec l’équipe. Pour La Voix du paysan, nous pourrions, par exemple, être associés, à l’initiative du SAILD, à des demandes de subvention ou à des appels d’offre.

Nos confrères et consœurs de La Voix ne manquent pas d’idées. Ils savent que, maintenant, le travail sur différentes niches de revenus sera essentiel pour éviter la dépendance d’une seule et unique source de financement.

Hozier Nana a dressé la liste de quelques projets pour lesquels l’association Ouest Fraternité pourrait être sollicitée en tant que partenaire. Au dernier trimestre 2016, l’association refera un point sur ces pistes avec la direction du journal. De là, le conseil d’administration d’Ouest-Fraternité décidera si une mission ponctuelle sur l’un de ces sujets (ou d’autres à venir) devra être mise au calendrier des actions de l’exercice 2017.

Juin 2016 : c’était notre dernière mission au Cameroun

groupe session

La rédaction du mensuel “La Voix du paysan” lors de la session de formation. De gauche à droite, en haut : Magloire Biwolé, Irénée Bidima, Valérie Parlan, Jean Kana, Merline Djatcha, Marie-Pauline Voufo, Berthe Mewo Mounbana, Ful Joy Kughong. En bas, de gauche à droite : Vincent Coquaz, Martial Njie Tabi, Fany Engbwengbwa et Charles Tsiri.

La dernière session de formation au Cameroun s’est déroulée à Yaoundé du 10 au 17 juin 2016, au sein du mensuel La Voix du Paysan. Au programme : les fondamentaux de l’écriture journalistique et de l’editing web et les réseaux sociaux.

Les deux formateurs étaient Valérie Parlan et Vincent Coquaz, journaliste à www.arretsurimages.net, site de décryptage et d’analyse des médias, formateur au CFPJ. Ils ont privilégié comme support d’exercices le journal en cours de bouclage, les suppléments « quatre pages » consacrés à la crise de la grippe aviaire édités pendant notre séjour ou encore les sujets en préparation pour les futures éditions.

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Le dernier jour de la semaine, Valérie Parlan a dressé le bilan de la session et du projet Cameroun avec la direction du journal. Vincent Coquaz a travaillé avec Jean Kana, le webmaster, aux derniers réglages de la mise en ligne du nouveau site du mensuel http://lavoixdupaysan.net/

 

Dix journalistes du mensuel ont participé à la session. Comme toujours, le groupe a fait preuve d’enthousiasme, de bonne humeur et de sérieux.

« L’impression générale est celle d’une grande motivation des équipes et d’une bonne ambiance de travail, a constaté Vincent Coquaz. Tous les participants étaient très demandeurs de conseils et motivés pour apprendre un maximum de choses. »

L’équipe, toujours en flux tendu, a eu à faire face en même temps que la formation à la crise de la grippe aviaire qui sévissait dans le pays depuis quelques semaines. Souvent, les participants ont donc eu à faire deux journées en une.

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Pendant le stage, les piliers de la rédaction et les jeunes recrues ont réfléchi à leur pratique.

La participation d’anciens et de nouveaux rédacteurs à la formation a permis de travailler sur la transmission des savoirs. Les plus aguerris ont, par exemple, révisé des fondamentaux de l’écriture déjà vus lors de sessions précédentes et ainsi pu en mesurer la maîtrise dans leurs écrits actuels. Ils ont pu partager leur expérience avec les nouveaux journalistes lors des exercices et débats.

C’est assez rare pour être précisé, les journalistes en poste depuis plusieurs années n’hésitent jamais à revenir en formation. Cette humilité devant l’évolution des pratiques et le besoin de se remettre en question est l’un des atouts de cette rédaction. « Toujours revenir sur les bases est essentiel, a insisté Marie-Pauline Voufo, directrice des rédactions. À chaque passage des formateurs d’Ouest-Fraternité, on confirme les bons réflexes, on chasse les mauvais. Et on le fait tous ensemble, pour parler le même langage avec ceux qui nous rejoignent. »

Cette richesse transgénérationnelle est également précieuse pour le développement du web. Certains jeunes rédacteurs ont une agilité numérique confirmée (notamment des réseaux sociaux). Leurs connaissances permettent de stimuler la pratique des plus âgés.

Les résultats obtenus

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Le message essentiel. La notion est encore complexe pour certains. Les journalistes identifient bien ledit message, mais peinent à le valoriser dans la titraille et l’attaque du papier. La nécessaire mise en avant et la formulation du message sur le web, grâce aux mots-clés pour le référencement, les aideront pour le print.

L’angle. Le fait d’avoir sous la main une actualité chaude (crise de la grippe aviaire) a permis de travailler très concrètement la recherche d’angles originaux adaptés à un lectorat hétérogène. L’enjeu, vulgariser tout en restant une référence sur le sujet, est d’autant plus capital que le web va permettre de toucher d’autres lecteurs au-delà des frontières. La rédaction semble maîtriser de plus en plus cette notion d’angle.

L’interview et le reportage. Il a été question de révision des acquis puisque ces genres avaient été l’objet de précédentes formations. Quel plaisir de lire des confrères devenus adeptes de tel ou tel genre depuis les dernières sessions ! Encourageant aussi de sentir chez les nouveaux venus des aptitudes certaines. Là encore, depuis le lancement du projet, les progrès sont indéniables.

Le backoffice. Quasiment aucun des participants à la formation n’avait déjà utilisé un backoffice, même de blog, pour mettre en ligne un article, ou n’avait travaillé directement pour une publication web.

Les liens. On a insisté sur l’importance des liens qui permettent au lecteur et aux moteurs de recherche de naviguer sur un site et entre des publications.

Facebook. Jean Kana et Merline Djatcha ont réussi à prendre la main sur la page Facebook qui a été créée pour l’occasion et qui recrute désormais plus de 10 « fans » par jour https://www.facebook.com/lavoixdupaysan/?fref=ts

Preuve de l’intérêt de cette page : à peine quelques jours après sa création, plusieurs lecteurs de LVDP se sont déjà manifestés pour demander des conseils pour leurs cultures agricoles ou pour s’abonner.

Twitter. La formation a également été l’occasion pour les journalistes de La Voix du Paysan de se créer un compte Twitter chacun, plutôt dans une optique de veille, en suivant des comptes relatifs aux sujets traités dans le journal. Les retours ont été très positifs sur ce point. Jean Kana, qui disposait déjà d’un compte, s’en sert également pour des prises de contact.

Des préconisations

Idéalement, une nouvelle mission de perfectionnement sur l’écriture web et la gestion du site serait souhaitable. Pour qu’au même titre que les sessions sur l’écriture, les acquis et réflexes puissent être confirmés.

Jean Kana, le webmaster, n’avait pas d’ordinateur performant pour assurer la lourde tâche d’administration du site. Constatant ce problème, nous avons demandé à Ouest-France si l’ordinateur portable prêté pour la mission pouvait être laissé à la rédaction. Cela a été accepté.

Côté fabrication et montage de l’édition papier, le journal a réitéré sa volonté de migrer d’XPress à InDesign. Comme nous avions, lors de différentes missions, mis en place une nouvelle maquette en version Xpress, leur souhait est que nous les accompagnions pour le basculement vers InDesign.

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Lors de notre passage, la rédaction venait d’ailleurs de fêter le 300e numéro. Preuve que le titre a acquis, en 25 ans, une légitimité incontestée dans le paysage médiatique camerounais et en Afrique centrale.

Des parrains au Nord, des lecteurs au Sud

Akono Kabeyene Albert dans son exploitation à Mvoutedoum.
Akono Kabeyene Albert dans son exploitation à Mvoutedoum.

Début 2015, Ouest Fraternité s’est associé La Voix du paysan pour lancer, en France, une deuxième campagne de parrainage d’abonnements. Au Cameroun, la rédaction du mensuel a également mobilisé la diaspora camerounaise et des personnalités locales.

L’opération a permis à 518 paysans camerounais de recevoir chaque mois le journal. Selon la région, les lecteurs ont eu le choix entre la version francophone ou anglophone, The Farmer’s voice. Cet  accès à l’information agricole est précieuse pour les agriculteurs dont les revenus sont faibles. L’achat d’un journal est parfois impossible à budgéter dans les foyers. Le parrainage leur a ainsi offert l’occasion de découvrir les atouts du mensuel :  des conseils pratiques, dossiers et reportages sur la culture et l’élevage.

Un an après, les journalistes de La Voix du paysan ont rencontré des lecteurs bénéficiaires. Voici leur reportage.

Jean Bisso.
Jean Bisso.

« La Voix, c’est mon enseignant »

Jean BISSO, agriculteur dans le village Ndeng.

« Ce journal, je l’ai découvert de manière fortuite. Cette année, j’ai bénéficié d’un abonnement parrainé et aujourd’hui, je le considère comme mon guide.

Dans La Voix Du Paysan, j’ai appris que la terre ne ment pas et que l’agriculture est faite non seulement pour se nourrir et nourrir sa famille, mais est un métier à part entière. Bien faite, en respectant les itinéraires techniques, l’agriculture est capable de produire des revenus consistants, même au village. La Voix Du Paysan, je l’appelle maintenant mon enseignant. Il ne me reste qu’à mettre tous ces conseils en pratique.

Maintenant que nous avons pris goût à la lecture de ce journal, les ressources financières étant très rares au village, à défaut de nous accorder encore une année d’abonnement, qu’on nous donne des conditions préférentielles pour le réabonnement.»


« La difficulté d’accéder à l’information au village »

Albert AKONO KABEYENE, agriculteur/éleveur au village Mvouetoudoum par Bityili.

Depuis quand recevez-vous La Voix Du Paysan?

Dans le cadre de ce parrainage, je reçois le journal depuis bientôt une année. Néanmoins, je le connais depuis plusieurs années quand je faisais encore de petits jobs en ville. Mais depuis que je me suis retiré au village pour faire les travaux champêtres et le petit élevage, j’ai été coupé de la presse. La difficulté est réelle quand il s’agit de l’accès à l’information au village. Et du côté des structures d’encadrement de l’Etat, il n’y a pas grand-chose en termes d’informations actualisées. Notre source devient donc le journal des producteurs, le seul qui arrive à nous par tous les moyens, même par voie de parrainage.

Que pouvez-vous dire aux parrains ?

Nous remercions profondément les donateurs. Ils ne mesurent peut-être pas l’ampleur de l’acte qu’ils ont posé à l’endroit des paysans camerounais. Dans notre groupe, nous cultivons de nouvelles idées. Les membres du groupe qui se sont habitués à lire La Voix Du Paysan pendant toute l’année 2015 vont avoir de la peine à ne plus lire. Quelques-uns ont dit leur intention de se réabonner pour garder la connexion avec l’information agricole.

Propos recueillis par Jacques Pierre Seh

Bi Judith.
Bi Judith.

“We are grateful for the free subscriptions”

Bi Judith, Farmer, Ekondo Titi

“I am grateful for the free subscription because it helped us to get the paper. In fact we have learnt a lot about how to grow palms, cocoa and even plantains. In every issue there is a big lesson for me so before receiving the paper I am always anxious of what new thing I will learn. The only thing I want to say is that sometimes due to bad roads we find it difficult to get the paper.

Apart from the problem of threats to seize our farms by some government officials that has confused us, I am sure many other farmers here will subscribe because they have had the opportunity to share our copies.”

Marius Assahkoh.
Marius Assahkoh.

“I am very grateful for the almost free subscriptions”

Asaahkoh Marius, farmer Alou, Libialem Division

“I was very happy when our president told us that we could receive The Farmer’s Voice here just for a token. Sometimes I see the paper either in Buea or in Dschang but due to bad roads we hardly get the paper here so I was very happy when I got the first copies. The Farmer’s Voice that focused on pepper farming last June seemed to have served as a kind of reawakening to my efforts in gardening. I learnt a lot from that particular issue. Another striking issue was the one that talked about the misuse of pesticides by farmers.

Apart from these two that have helped me a lot, are some other issues like the letter column where some of the questions and answers enlightened me. I am very grateful for the almost free subscriptions and I am praying that by the time it ends I will be able to re-subscribe though this year has not been easy on us farmers.”

Interviewed by Daniel Bangsi Song

Les parraines autour du cure de la paroisse de Melane.
Les parraines autour du cure de la paroisse de Melane.

Un club de lecteurs assidus à Melane

Le curé a fait de ses ouailles des agriculteurs connectés à l’information.

L’amour pour le journal La Voix Du Paysan, dans la localité de Melane (région du Sud Cameroun), naît avec l’arrivée du Père Serges Atangana Amougou comme curé de la paroisse de Melane. Passionné par le travail de la terre, il a entrepris avec ses paroissiens plusieurs activités agropastorales dans le village.

Une ancienne palmeraie a été relancée, une bananeraie mise sur pied et bien d’autres activités pour redonner vie à l’œuvre missionnaire créée dans cette localité, en 1946, par le Père français François Pocreau.

En quête d’une source viable d’informations agropastorales, La Voix Du Paysan apparaît comme un bon outil d’accompagnement pour leurs actions de terrain. L’association bretonne les Amis de Melane soutient cette région depuis des années. C’est pourquoi elle a contacté l’association Ouest Fraternité afin d’accompagner le travail des paysans à travers ces abonnements.

Le Père Serges Atangana Amougoue ne tarit pas d’éloge sur cette initiative : ” les mots  me manquent pour exprimer ma joie de voir 10 paroissiens assidus à la lecture d’informations utiles au développement de leurs activités. Nous aimerions que d’autres lecteurs en profitent. Aujourd’hui, grâce au journal, c’est une autre dynamique dans l’action communautaire qui s’est engagée dans ce village.”

Robert Zouam.
Robert Zouam.

« Je vais étendre ma bananeraie »

Robert Zouam, cultivateur dans le village Melane.

 Comment avez-vous connu La Voix Du Paysan?

J’ai entendu parler de ce journal il y a longtemps. Mais je l’ai tenu en main en début de cette année quand notre curé nous l’a apporté en nous informant que nous étions bénéficiaires des abonnements qui ont été offerts par des bienfaiteurs en France l’association les Amis de Melane, que nous ne connaissons pas.

Après un an, qu’avez-vous appris?

Je peux citer particulièrement les conseils sur la conduite des spéculations courantes de chez nous comme le manioc, le bananier plantain, l’association cacao et arbres fruitiers. Je suis certes un cultivateur de longue date, mais au contact du journal, j’ai réalisé combien j’aurais dû le connaître un peu plus tôt. Qu’importe, je me suis inspiré de quelques conseils qui y sont donnés. Et présentement, je suis en train d’étendre ma bananeraie. Après un an de lecture, La Voix Du Paysan est devenue un compagnon. Ça va être difficile de ne plus la lire.

Jacques Pierre Seh