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Cameroun. Un film raconte le journal La voix du paysan

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Le siège du journal La voix du paysan, est basé à Yaoundé au Cameroun.

Dans le cadre de ses actions d’aide au développement de la presse, Ouest-Fraternité a collaboré pendant six ans avec le journal camerounais La voix du paysan.

La web TV Agribusiness TV, basée au Burkina Faso, consacre à ce média un film sur son évolution depuis sa création.

Bientôt trente ans que ce mensuel existe. En seize minutes de reportages et d’interviews, ce documentaire permet de cerner le rôle essentiel du journal auprès des paysans.

Le témoignage de Valérie Parlan, journaliste, membre d'Ouest-Fraternité.
Valérie Parlan, journaliste, membre d’Ouest-Fraternité, témoigne dans le documentaire.

À découvrir ici

Pour en savoir plus sur La voix du paysan.

À lire également ci-dessous l’article consacré à La voix du paysan, par Josiane Kouagheu, collaboratrice d’Agribusiness TV.


 

Au Cameroun, « La voix du paysan » au service des agriculteurs

Depuis 29 ans, ce mensuel d’information accompagne des millions d’hommes et de femmes qui s’investissent dans le monde agro-pastoral sur l’ensemble du territoire national.  

En cette matinée ensoleillée du mois de mars, David Momo claudique d’un point à l’autre de sa porcherie plantée en plein cœur du quartier Ngoulmekong, à 17 Km de Yaoundé, la capitale du Cameroun. Au milieu du couinement des animaux, l’homme, la soixantaine entamée, dos légèrement vouté, aidé de ses employés, nettoie, nourrit et abreuve. Des gestes qu’il accomplit minutieusement. « Au début, je n’avais que 8 truies et un verrat, se souvient l’éleveur, souriant à pleines dents. J’étais un ignorant dans la filière porcine. Il me fallait trouver quelqu’un qui me montre la voie de sortie, la voie d’entrée ».

Cette « voie » sera La Voix du Paysan (LVDP), célèbre mensuel camerounais dédié depuis 29 ans au monde agro-pastoral. « C’est à travers La Voix du Paysan que j’ai rencontré des organisations non gouvernementales (ONG) qui sont venues à mon secours. On avait des projets et on ne pouvait pas les financer », assure David, délégué du Groupement d’initiative commune « La fierté du monde rural » (GIC-LAFIMOR). A l’époque, il lit de « temps en temps » le journal. Il apprend au cours d’une de ses lectures qu’un séminaire est organisé au ministère du commerce.

David s’y rend et coup de chance, il rencontre des ONG qui financent des projets. Il postule et est retenu. Son cheptel passe de 9 à plus de 200 porcs. « Depuis ce jour, je n’ai plus lâché La Voix du Paysan », sourit-il. Au Cameroun, le journal fondé un jour d’octobre 1988 par Bernard Njonga, alors directeur de publication, entouré des paysans et autres amis, est lu aux quatre coins du pays, d’Est en l’Ouest, du Nord au Sud, jusque dans les champs.

Plus de 60 000 journaux imprimés en 2016

D’ailleurs, parmi les 64 500 journaux imprimés en 2016, 32 384 sont allés en milieu rural, soit 55,11% de l’ensemble des journaux diffusés. Une augmentation du taux de pénétration par rapport aux années 2014 et 2015 qui était respectivement de 40,5% et 52,28%. Dans les villages, beaucoup de paysans ne savent pas lire. Des groupes de lectures sont alors organisés. Article après article, ceux qui savent lire résument le contenu du journal pour leurs pairs.

Pour les agriculteurs, LVDP est leur « vitrine ». Ils y trouvent un peu de tout : témoignages de leurs compères, des histoires-à-succès, des nouvelles du marché, et surtout des fiches techniques pour améliorer leurs pratiques agricoles. « La Voix du Paysan est pour moi le seul organe de presse qui se préoccupe des problèmes de production du monde rural et qui a une certaine aura auprès du public », assure Auréole Sinclair Mbakop, ingénieur agroindustriel à la tête plusieurs hectares de champ d’ananas. Le jeune homme âgé de 38 ans a grandi en lisant ce journal. Il y a puisé sa passion pour l’agriculture, des éléments pour son mémoire, avant de s’investir après ses études dans le travail de la terre.

Encourager des jeunes Camerounais à se lancer dans l’entrepreneuriat rural est justement l’un des principaux buts de LVDP. A sa création en 1988, le journal est surtout une réponse appropriée aux besoins des agriculteurs de l’époque, selon Hozier Nana, l’un des membres fondateurs du journal, et actuel Secrétaire Général de l’ONG Service d’Appui aux Initiatives Locales de Développement (SAILD), éditrice du journal. Il explique : « Parmi les contraintes qu’ils rencontraient, il y avait celles de la formation, du financement et de l’accès à l’information. Il nous reçoit dans son bureau où s’amoncellent documents, journaux et autres livres destinés au monde agricole. Ce sont ces paysans qui ont même choisi le nom La Voix du Paysan », ajoute-il. Au fil des années, le journal a « innové » et surtout, « franchi un autre palier ».

En 1995, la version anglaise, destinée à la partie anglophone qui représente deux des dix régions du Cameroun, The Farmer’s Voice (TFV), a été créée et est tirée à 2 000 exemplaires par mois. « L’avenir est désormais tourné vers les nouvelles technologies de l’information et de la communication, poursuit Hozier Nana. Nous sommes sur ce chemin. Nous avons une version électronique avec plus de 300 abonnés. Nous ne voulons pas rater le train du développement qui passe par les TIC ».

Des photos et plus de couleurs

Ce jeudi 23 mars est jour de la grande conférence de rédaction. Dans le bureau de Marie Pauline Voufo, la rédactrice en chef de LVDP et directrice des rédactions de LVDP et TFV, Daniel Bangsi, rédacteur en chef intérimaire de The Farmer’s Voice a fait le déplacement comme chaque mois depuis Buea (Sud-Ouest), les journalistes et responsables de rubriques sont tous là pour dresser le menu du journal d’avril, le n°311. Avant, une critique du numéro précédent. Les discussions s’enflamment pour ces journalistes, plongés dans la peau de lecteurs ordinaires. Le principal point « négatif » est la pâleur des couleurs du journal. La crainte est perceptible.

« Si cette pâleur touche les publicités, on peut avoir des annonceurs qui ne paient pas », s’inquiète Marie Pauline, qui a rejoint LVDP en 1997, en qualité de diffuseur-rédactrice. Pointé du doigt, l’infographe se justifie : à l’imprimerie appartenant à l’Etat, il faut attendre que le quotidien national, Cameroon Tribune, soit d’abord édité. « Tu peux voir dans quelle mesure nous faire imprimer en premier ? », demande la rédactrice en chef. Jean Kana promet de le faire !

Marie Pauline Voufo exhorte ensuite les journalistes à miser sur des bonnes photos. « Les photos sont parlantes. Ne les prenons plus n’importe comment. Nos lecteurs méritent mieux. Ne croyons pas que nous connaissons plus qu’eux », avertit-elle. Place enfin à l’édition d’avril. Des sujets sur les cultures du maïs, arachides, sorgho…, leur production, commercialisation, astuces pour réussir sa récolte… sont arrêtés en français et en anglais. « Je propose qu’on fasse un bon dossier sur l’adaptation des cultures au changement climatique », propose un journaliste.

Miser sur le numérique

Fille d’agricultrice, la rédactrice en chef est consciente que, pour intéresser les lecteurs, il faut non seulement miser sur la bonne information agricole, mais, « innover avec la mutation du monde ». En janvier 2016, LVDP et TFV sont passés en quadrichromie. Les responsables ont créé un site web et renforcé la présence sur les réseaux sociaux comme Facebook, avec l’ouverture d’une page où des articles du journal sont partagés. Désormais, l’abonnement électronique se fait aussi en ligne et les achats de la version papier sont possibles depuis quelques mois par mobile money. « Nous avons un nouveau ‘‘lectorat androïd’’, très rapide et nous pensons que nous allons nous y accrocher », soutient Marie Pauline Voufo.

« Si nous voulons vivre véritablement, c’est dans le numérique. Y aller ou ne pas aller et mourir », assure Jean Kana qui cumule les postes d’infographe, responsable bureau régional du Centre et webmaster. Mais, le journal papier reste le plus prisé. A Buea, tous ont oublié mon nom. Ils m’appellent The Farmer’s Voice. Ce journal les aide à améliorer leur culture et leur montre les marchés possibles, avoue avec fierté Daniel Bangsi, rédacteur en chef de TFV. Si le journal traîne, ils vont m’appeler de partout pour le réclamer ». Du coup, une fois sortis de l’imprimerie, TFV et LVDP sont immédiatement déposés dans les kiosques, empaquetés et envoyés dans les différentes régions pour être distribués aux abonnés.

LVDP face à son destin

La fin de l’année 2016 été marquée par la fin de plus de deux décennies de collaboration entre le SAILD et l’ONG SOS Faim Luxembourg qui a décidé de se concentrer sur d’autres pays d’Afrique.  Aujourd’hui, plus que jamais, le journal doit innover pour se maintenir dans la durée. « Produire de l’information rurale a un coût et la passion seule ne suffit pas. Il faut vraiment des moyens financiers, précise la rédactrice en chef, Marie Pauline Voufo. Notre vœu et notre souhait c’est que La Voix du Paysan et The Farmer’s Voice vivent pour que le monde rural ait la bonne information et se développe ». Les responsables du SAILD ont pris des mesures : réduction des charges au niveau de l’impression du journal, amélioration du design et accent mis sur les annonces pour doubler les revenus.

Hozier Nana préfère d’ailleurs parler de « rupture financière » et non de séparation.  « En dehors du soutien financier, SOS Faim nous a aussi donné des idées pour promouvoir notre journal (…), dit le SG du SAILD.  Nous allons nous battre pour les paysans du Cameroun. La Voix du Paysan est un outil identitaire ». Il n’a pas tort. A l’entrée ouest de la ville de Douala, la capitale économique, Léocadie Ntyame voulait élever des lapins mais ne connaissait aucun éleveur auprès de qui demander conseil. Elle s’est rendue à LVDP où les responsables lui ont recommandé un centre de formation.

Léocadie s’y est formée. Huit mois plus tard, elle est une abonnée inconditionnelle et est passée de 4 à 33 lapins. « Je me présente partout maintenant comme une éleveuse, se vante-t-elle, sourire aux lèvres. Je veux juste que La Voix du Paysan nous mette en relation avec d’autres éleveurs pour qu’on échange nos expériences ». Dans les fermes du Cameroun, les agriculteurs et éleveurs rencontrés ont presque tous la même doléance. Et encore : « La Voix du Paysan peut faire du business auprès des producteurs. Nous avons des freins pour mettre nos produits sur le marché. Ils peuvent nous proposer des plages publicitaires », propose Auréole Sinclair, agriculteur.

Depuis la création du journal, l’agriculture au Cameroun, comme partout ailleurs, connaît des évolutions constantes. Des mutations environnementales auxquelles les responsables du journal pensent sans cesse dans l’optique d’adapter leurs contenus aux réalités du moment et du futur. Aujourd’hui, l’heure est à la promotion de modes de production durables laissent entendre les responsables du journal.

 

 

 

 

Un partenariat réussi avec “La Voix du Paysan”

En 2010, Ouest-Fraternité a lancé un programme pluriannuel d’appui aux médias camerounais. Il s’est achevé en juin 2016. Parmi les journaux partenaires de notre action : La Voix du Paysan.

Les sessions (une dizaine en six ans) ont permis à la rédaction d’améliorer de manière notable le contenu du mensuel et de maintenir un niveau technique satisfaisant de la fabrication.

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Marie-Pauline Voufo, directrice des rédactions, et Marrin, en juin 2016, à l’issue de la formation.

Quelques indices permettent d’évaluer la qualité du travail réalisé :

  • Les abonnements de l’édition papier se sont maintenus (9 000 abonnés pour un tirage mensuel de 20 000 exemplaires).
  • La diffusion (notamment grâce au web) s’est développée au-delà des frontières camerounaises (200 abonnements numériques gagnés en six mois).
  • La reconnaissance du journal par les professionnels (cf. invitation au Space de Rennes, prix de l’Ong Seed Foundation, articles dans les journaux du groupe de presse agricole Réussir, dans la revue Altermondes, etc.).
  • La vente en progression constante des encarts publicitaires (désormais, des annonceurs achètent et réservent telle ou telle page sur une année).

Si notre action s’est toujours limitée à une aide aux savoir-faire rédactionnels et techniques sans ingérence dans l’activité économique du journal, nous avons évidemment été attentifs aux aléas financiers rencontrés par l’équipe. En 2015, l’un de nos membres, Serge Poirot, a réalisé son mémoire de master en économie et gestion publique sur les pistes de développement économique de La Voix du paysan. Ouest-Fraternité a permis au journal de disposer d’un diagnostic précis de l’organisation du journal et de ses perspectives de développement.

Le directeur du SAILD (l’Ong camerounaise éditrice du mensuel), Hozier Nana, n’a pas tari d’éloges sur le travail d’Ouest-Fraternité depuis six ans : « Nous avons du mal à réaliser que nous ne serez plus là tant vous avez habitué la rédaction à bénéficier de formations professionnelles. Grâce à vous, nous avons atteint un niveau de qualité du contenu, nous avons exploré les nouvelles formes d’écriture, nous avons pris le virage du web. »

Marie-Pauline Voufo, directrice des rédactions, a, quant à elle, souligné « la grande amitié professionnelle et personnelle qui nous lie désormais. Nous avons encore besoin de vous, il y a sûrement une possibilité de poursuivre nos actions communes, non ? »

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Hozier Nana, directeur du SAILD, et Charles Tsiri à la remise des attestations de formation, en juin 2016.

Si nous avons bien précisé que notre projet d’appui sous sa forme pluriannuelle prenait fin avec cette mission (nous n’avons pas vocation à nous installer durablement dans les rédactions), nous avons réitéré notre volonté de garder le contact avec l’équipe. Pour La Voix du paysan, nous pourrions, par exemple, être associés, à l’initiative du SAILD, à des demandes de subvention ou à des appels d’offre.

Nos confrères et consœurs de La Voix ne manquent pas d’idées. Ils savent que, maintenant, le travail sur différentes niches de revenus sera essentiel pour éviter la dépendance d’une seule et unique source de financement.

Hozier Nana a dressé la liste de quelques projets pour lesquels l’association Ouest Fraternité pourrait être sollicitée en tant que partenaire. Au dernier trimestre 2016, l’association refera un point sur ces pistes avec la direction du journal. De là, le conseil d’administration d’Ouest-Fraternité décidera si une mission ponctuelle sur l’un de ces sujets (ou d’autres à venir) devra être mise au calendrier des actions de l’exercice 2017.

Juin 2016 : c’était notre dernière mission au Cameroun

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La rédaction du mensuel “La Voix du paysan” lors de la session de formation. De gauche à droite, en haut : Magloire Biwolé, Irénée Bidima, Valérie Parlan, Jean Kana, Merline Djatcha, Marie-Pauline Voufo, Berthe Mewo Mounbana, Ful Joy Kughong. En bas, de gauche à droite : Vincent Coquaz, Martial Njie Tabi, Fany Engbwengbwa et Charles Tsiri.

La dernière session de formation au Cameroun s’est déroulée à Yaoundé du 10 au 17 juin 2016, au sein du mensuel La Voix du Paysan. Au programme : les fondamentaux de l’écriture journalistique et de l’editing web et les réseaux sociaux.

Les deux formateurs étaient Valérie Parlan et Vincent Coquaz, journaliste à www.arretsurimages.net, site de décryptage et d’analyse des médias, formateur au CFPJ. Ils ont privilégié comme support d’exercices le journal en cours de bouclage, les suppléments « quatre pages » consacrés à la crise de la grippe aviaire édités pendant notre séjour ou encore les sujets en préparation pour les futures éditions.

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Le dernier jour de la semaine, Valérie Parlan a dressé le bilan de la session et du projet Cameroun avec la direction du journal. Vincent Coquaz a travaillé avec Jean Kana, le webmaster, aux derniers réglages de la mise en ligne du nouveau site du mensuel http://lavoixdupaysan.net/

 

Dix journalistes du mensuel ont participé à la session. Comme toujours, le groupe a fait preuve d’enthousiasme, de bonne humeur et de sérieux.

« L’impression générale est celle d’une grande motivation des équipes et d’une bonne ambiance de travail, a constaté Vincent Coquaz. Tous les participants étaient très demandeurs de conseils et motivés pour apprendre un maximum de choses. »

L’équipe, toujours en flux tendu, a eu à faire face en même temps que la formation à la crise de la grippe aviaire qui sévissait dans le pays depuis quelques semaines. Souvent, les participants ont donc eu à faire deux journées en une.

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Pendant le stage, les piliers de la rédaction et les jeunes recrues ont réfléchi à leur pratique.

La participation d’anciens et de nouveaux rédacteurs à la formation a permis de travailler sur la transmission des savoirs. Les plus aguerris ont, par exemple, révisé des fondamentaux de l’écriture déjà vus lors de sessions précédentes et ainsi pu en mesurer la maîtrise dans leurs écrits actuels. Ils ont pu partager leur expérience avec les nouveaux journalistes lors des exercices et débats.

C’est assez rare pour être précisé, les journalistes en poste depuis plusieurs années n’hésitent jamais à revenir en formation. Cette humilité devant l’évolution des pratiques et le besoin de se remettre en question est l’un des atouts de cette rédaction. « Toujours revenir sur les bases est essentiel, a insisté Marie-Pauline Voufo, directrice des rédactions. À chaque passage des formateurs d’Ouest-Fraternité, on confirme les bons réflexes, on chasse les mauvais. Et on le fait tous ensemble, pour parler le même langage avec ceux qui nous rejoignent. »

Cette richesse transgénérationnelle est également précieuse pour le développement du web. Certains jeunes rédacteurs ont une agilité numérique confirmée (notamment des réseaux sociaux). Leurs connaissances permettent de stimuler la pratique des plus âgés.

Les résultats obtenus

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Le message essentiel. La notion est encore complexe pour certains. Les journalistes identifient bien ledit message, mais peinent à le valoriser dans la titraille et l’attaque du papier. La nécessaire mise en avant et la formulation du message sur le web, grâce aux mots-clés pour le référencement, les aideront pour le print.

L’angle. Le fait d’avoir sous la main une actualité chaude (crise de la grippe aviaire) a permis de travailler très concrètement la recherche d’angles originaux adaptés à un lectorat hétérogène. L’enjeu, vulgariser tout en restant une référence sur le sujet, est d’autant plus capital que le web va permettre de toucher d’autres lecteurs au-delà des frontières. La rédaction semble maîtriser de plus en plus cette notion d’angle.

L’interview et le reportage. Il a été question de révision des acquis puisque ces genres avaient été l’objet de précédentes formations. Quel plaisir de lire des confrères devenus adeptes de tel ou tel genre depuis les dernières sessions ! Encourageant aussi de sentir chez les nouveaux venus des aptitudes certaines. Là encore, depuis le lancement du projet, les progrès sont indéniables.

Le backoffice. Quasiment aucun des participants à la formation n’avait déjà utilisé un backoffice, même de blog, pour mettre en ligne un article, ou n’avait travaillé directement pour une publication web.

Les liens. On a insisté sur l’importance des liens qui permettent au lecteur et aux moteurs de recherche de naviguer sur un site et entre des publications.

Facebook. Jean Kana et Merline Djatcha ont réussi à prendre la main sur la page Facebook qui a été créée pour l’occasion et qui recrute désormais plus de 10 « fans » par jour https://www.facebook.com/lavoixdupaysan/?fref=ts

Preuve de l’intérêt de cette page : à peine quelques jours après sa création, plusieurs lecteurs de LVDP se sont déjà manifestés pour demander des conseils pour leurs cultures agricoles ou pour s’abonner.

Twitter. La formation a également été l’occasion pour les journalistes de La Voix du Paysan de se créer un compte Twitter chacun, plutôt dans une optique de veille, en suivant des comptes relatifs aux sujets traités dans le journal. Les retours ont été très positifs sur ce point. Jean Kana, qui disposait déjà d’un compte, s’en sert également pour des prises de contact.

Des préconisations

Idéalement, une nouvelle mission de perfectionnement sur l’écriture web et la gestion du site serait souhaitable. Pour qu’au même titre que les sessions sur l’écriture, les acquis et réflexes puissent être confirmés.

Jean Kana, le webmaster, n’avait pas d’ordinateur performant pour assurer la lourde tâche d’administration du site. Constatant ce problème, nous avons demandé à Ouest-France si l’ordinateur portable prêté pour la mission pouvait être laissé à la rédaction. Cela a été accepté.

Côté fabrication et montage de l’édition papier, le journal a réitéré sa volonté de migrer d’XPress à InDesign. Comme nous avions, lors de différentes missions, mis en place une nouvelle maquette en version Xpress, leur souhait est que nous les accompagnions pour le basculement vers InDesign.

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Lors de notre passage, la rédaction venait d’ailleurs de fêter le 300e numéro. Preuve que le titre a acquis, en 25 ans, une légitimité incontestée dans le paysage médiatique camerounais et en Afrique centrale.
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Parrainez un paysan

Soutenez un paysan au Cameroun, offrez-lui son journal

Parrainez l’abonnement d’un agriculteur à La Voix Du Paysan et améliorez les pratiques culturales et les revenus d’une famille !

 

Acheter un journal coûte cher au Cameroun. Et encore plus pour les paysans dont les revenus sont faibles. Pourtant, dans les régions les plus reculées du pays, beaucoup d’agriculteurs aimeraient avoir accès au journal La Voix du paysan. Depuis 20 ans, ce mensuel parle d’eux, pour eux et avec eux.

Ouest Fraternité soutient, sur place, la rédaction de La Voix afin de développer son contenu, sa distribution et sa survie dans le paysage médiatique. Cet accompagnement, lancé en 2009, a permis d’améliorer la qualité du support et maintenir la diffusion.

L’idée de parrainer des abonnements s’inscrit logiquement dans cette coopération professionnelle. En versant 5 euros ou plus, vous permettrez à des paysans de bénéficier d’un abonnement d’un an. De leur côté, les agriculteurs devront s’acquitter d’une part de l’abonnement.

Après le succès d’une première campagne de parrainage lancée en 2013, cette seconde permettra de renforcer l’accès à l’information des paysans et permettra de développer le journal, notamment son accès numérique.

Sur place, l’équipe du mensuel choisira les publics bénéficiaires et communiquera dans ses colonnes des nouvelles du journal et de ses abonnés.

 

Pour toutes informations,
vous pouvez contacter :
Didier Laroze
06 20 30 46 36
ou
Valérie Parlan
06 63 29 47 97

Jade : le site internet jadecameroun.net en plein relooking

Mission de Gaël Cerez

du 10 au 16 septembre 2014

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Les objectifs

Objectifs rédactionnels

  • Améliorer la lisibilité des articles et l’enrichissement web
  • Développer l’usage de twitter et facebook
  • Mettre en ligne des sons via soundtrack.com
  • Mettre en ligne des pdf via scribd.com

Objectifs structurels

  • Réorganiser le site jadecameroun.net
  • Rendre possible l’ajout de publicité sur le site
  • Créer une newsletter

Les réalisations

Objectifs rédactionnels

Mise en ligne article : mode d’emploi

  • Créer un article
  • Publier un article
  • Mettre en ligne PDF / son / vidéo
  • Utilisation des réseaux sociaux

Objectifs structurels

  • Les améliorations apportées au site
  • La réorganisation du site
  • La réalisation d’un menu
  • La transmission technique

Conclusion

Malgré les échecs précédemment cités, je pense que la mission a permis au site et à l’équipe de progresser, notamment sur la mise en valeur des articles sur internet.
Pendant ma semaine d’absence (voyage dans le pays), j’ai compté sur l’équipe pour mettre en œuvre mes conseils en matière de :

  • Remise à niveau de la forme des articles anciens (cohérence de la mise en page, enrichissement via liens internet, étiquetages, rédaction des adresses url).
  • Essayer de créer une rubrique Santé, international,…
  • Publication quotidienne d’articles récents ou anciens sur Facebook et Twitter, surtout des émissions radio et TV.

Nous avons refait le point la veille de mon départ.

De son côté, Etienne Tassé a adressé à Ouest Fraternité le courrier suivant afin de dresser un bilan de la mission de Gaël : « Nous sommes très contents du travail  fait par Gaël, qui est allé bien au-delà de nos attentes. Au départ, je voyais surtout l’amélioration du site, ce qui est fait. Nous ne savions pas comment partager nos publications en pdf, tout comme nos émissions radio. Grâce à Gaël, nous l’avons fait et nous le ferons pour les prochaines productions. Mille mercis à l’Asso. »

 

Les techniques rédactionnelles / Le reportage

En partenariat avec le mensuel La Voix du paysan
Yaoundé, 31 mars au 7 avril 2012

Karin Cherloneix et Valérie Parlan

Participants : trois collègues du desk de Yaoundé : Marie Pauline Voufo, rédactrice en chef; Michelle Mbiendou, journaliste et PAO; Iréné, responsable de la diffusion et rédacteur;  quatre collègues des provinces : Jean-Baptiste Ndemen, journaliste dans l’Ouest; Magloire Biwolé Ondoua, en poste à Bartoua; Pompidou Ngamna, en poste à Douala; Denis Bambe, en poste à Garoua; Etienne faha, en poste à Maroua.

Les techniques rédactionnelles
Les fondamentaux de l’écriture journalistique (dernière session sur ce thème en 2010). Certains journalistes présents n’ayant pas bénéficié de cette session, il était bon de repartir avec ce nouveau groupe sur les mêmes bases.

Nous sommes parties de leur production pour mettre en pratique la théorie. Nous avons ainsi beaucoup travaillé sur le dernier numéro afin de valider les acquis du message essentiel, de l’angle, du plan, de la titraille, etc.

De même, nous avons pour les brèves et filets puisé notre matière dans l’actualité du pays en nous basant sur des articles de presse parus dans les journaux camerounais.

Ces quelques notions de base étaient maîtrisées pour certains, nouvelles pour d’autres.

Résultat : piqûre de rappel très bénéfique. Redonner les outils mais aussi donner confiance à cette rédaction qui ne demande qu’à mieux faire. Le journal a vraiment changé depuis deux ans. Plus clair, plus concis, mieux illustré, plus varié… Tous nous disent que notre action les motive fortement à améliorer le support.

A revoir : lors de cette session, nous avons réalisé que la préparation du contenu mensuel était aléatoire. Pas ou peu de consignes de signes, de genres… Copie envoyée souvent au kilomètre. Les SR de Yaoundé se retrouvent avec beaucoup de boulot. Nous avons précisé à Marie-Pauline et Michelle qu’il leur fallait davantage cadrer le travail collectif. Les journalistes en province le demandent d’ailleurs fortement.

Il faudra sûrement, lors d’une future session management, insister sur cet aspect de programmation et d’organisation du travail.

Le reportage
Nous avons réfléchi avec la rédaction à des sujets à même d’être utilisés dans leur mensuel. Deux sujets ont été choisis : la saison des mangues et la vente d’engrais dans les boutiques de Yaoundé.

Nous avons préparé ensemble le sujet, l’angle et tous sont partis sur le terrain. Puis, phase d’écriture. Un peu compliqué car chaque journaliste ne disposait pas d’ordinateur. Heureusement, Karin et moi avions les nôtres donc nous avons pu mutualiser les outils.

Résultat : la majorité des reportages étaient de bonne tenue au regard du genre qu’ils ne pratiquent quasiment pas. Nous les avons corrigé collectivement et certains seront diffusés dans le prochain numéro.

A revoir :  notre session a été calée en pleine semaine sainte. Beaucoup sont très impliqués dans leur paroisse et être pris pour cette formation a demandé à certains de renoncer à leur engagement spirituel.

De même, en fin de semaine, la réunion annuelle des collaborateurs du mensuel a eu lieu. Donc tous ont dû au fil des jours se consacrer aussi à la préparation de cette réunion. Iréné, un des moteurs de la rédaction, n’a pu travailler avec nous le dernier jour. La concentration générale a pâti de cette activité extra formation. Parfois, nous avions l’impression d’être en pointillés.

 

Le bilan

 Au moment du bilan, plusieurs points ont été soulignés :
– formation dense mais digeste
– bonne révision des bases, Magloire a résumé : « c’est le grain de riz qui fait le sac »
– besoin de recyclage permanent, « ça nous réveille » dira Etienne
– différence bien acquise entre information et communication
– importance du choix de l’angle et outils pratiques pour être original
– autocritique des papiers pertinente
– prise de conscience de mettre de la vie dans les papiers
– intérêt d’avoir des formateurs différents

Remerciements
Mille mercis à toute l’équipe de la Voix qui a, comme toujours, largement contribué à la qualité logistique et professionnelle de notre séjour. Merci aussi à Haman du Jour qui nous a mis à disposition son chauffeur pour une journée de détente pendant notre semaine.

Bororos et pygmées exclus de la compétition

Victimes de discrimination, les Bororos et les pygmées, les minorités du Cameroun, ne sont pas présents sur certaines listes dans les régions où ils vivent. En totale violation du code électoral, qui prend en compte toutes les composantes sociologiques, et des normes internationales qui condamnent la discrimination des minorités.

 La campagne qui a débuté le 15 septembre se fera sûrement sans de nombreux Bororos et pygmées. Des recours, introduits pour annuler les listes n’ayant pas respecté les droits de ces minorités ont tous été rejetés par la Cour Suprême. Le cas le plus marquant a été l’absence des minorités Bororos sur les listes du Sdf et du Rdpc dans l’arrondissement de Batcham dans la région de l’ouest.

Ici, le Sdf reprochait au Rdpc et à l’Undp, concurrents pour gagner les 41 sièges de cette municipalité, de n’avoir pas tenu compte de la diversité sociologique de cette circonscription électorale. L’Undp pensait la même chose des listes de ses deux adversaires et estimait que la sienne avait, à la différence de celle d’en face, inclus «tout le monde» y compris les Bororos. Le Rdpc, par contre, qui ne compte aucun Bororo sur sa liste, n’y trouvait alors aucun inconvénient, estimant subir là un faux procès. Pour Paul Kenné, 5e sur la liste Rdpc à Batcham, «les Bororos ne peuvent pas encore être pris en compte à Batcham »

Le verdict de la cour suprême va ignorer ces différentes plaintes et valider les listes querellées. Et pourtant, « la loi électorale en son article 171 alinéa 3 stipule que la constitution de chaque liste doit tenir compte des différentes composantes sociologiques de la commune concernée. A Batcham, les populations Bororos occupent une place importante dans la circonscription. Vu son nombre actuel et son importance au sein de la localité, c’est une erreur de faire des choix sans tenir compte de leur avis. Je suis très déçu par le verdict de la cour suprême », a déclaré Sanda Taparé, Bororo et militant de l’Undp qui reproche par ailleurs à la cour d’être tolérante sur le principe de la « composante sociologique ».

Les pygmées grands habitués de l’exclusion…

 Habitués des exclusions et, cette fois encore, ignorés des listes aux élections municipales et législatives, ils promettent de manifester leur colère par l’abstention ou le vote sanction contre le Rdpc, le 30 septembre.

Les pygmées « Bakola » de Lolodorf reprochent au Rdpc d’avoir choisi ses candidats uniquement dans les circonscriptions électorales des personnes «civilisées». Le choix s’est alors opéré dans 12 villages sur les 28 que compte cet arrondissement. « On nous a toujours balancé à la figure la protection des minorités sociologiques. Cette disposition figure dans la constitution du Cameroun, mais d’où sort-il que les pygmées, qui sont des Camerounais à part entière, eux à qui on demande d’aller aux urnes ne soient pas éligibles? », dénonce Nkoro Catherine fleur, une ressortissante pygmée.

En violation des normes internationales

 Selon le manuel d’observation électorale de l’Union européenne, la discrimination et le rejet des minorités constituent de graves violations des règles du processus électoral. « Nul ne devrait subir de discrimination, ni être désavantagé en aucune façon pour s’être porté candidat », précise le manuel.

Autre disposition du code électoral camerounais qui contribue à l’exclusion d’une catégorie de citoyens de la course aux élections : les pièces à fournir pour être éligible ont dissuadé de nombreux pygmées et bororos qui ont un très faible niveau d’instruction. Pourtant, selon le manuel cité plus haut, « toute condition exigeant un minimum de présentation de candidature devrait être raisonnable et ne devrait pas servir à faire obstacle à la candidature ».

Maitre Nestor Toko, avocat au barreau du Cameroun et président de l’association Droit et paix, dénonce avec fermeté l’exclusion des minorités de l’élection des conseillers municipaux ou des députés. «Tous les hommes sont égaux en droit et en devoir. L’Etat assure la protection des minorités et préserve les droits des populations autochtones conformément à la loi » fait remarquer l’avocat pour qui, en mettant à l’écart des minorités, l’Etat viole lui-même cette disposition de la constitution.

Joseph OLINGA N. (JADE)