Ils sont restés trois jours seulement. Mais trois jours qu’ils ont trouvés extrêmement enrichissants. Marie-Pauline Voufo, directrice de la rédaction de La Voix du Paysan, mensuel agricole camerounais, et Magloire Biwole, responsable du marketing et de la diffusion, ont séjourné du 15 au 18 septembre à Rennes. Tous deux avaient été invités par le Space, salon international de l’élevage, et l’association Ouest Fraternité.
L’objectif de ce séjour était de permettre à nos confrères camerounais de prendre des contacts avec les médias agricoles français : Le Paysan breton, le groupe Réussir et La France agricole, notamment. Ils étaient également là pour s’informer au Space sur les méthodes et innovations techniques dans le secteur de l’élevage.
Magloire Biwole a aussi rencontré des responsables de la publicité, des équipes commerciales et des rédacteurs en chef de Publihebdos et du groupe InfoMer. Ses interlocuteurs lui ont parlé de la manière dont leurs journaux s’organisaient.
Marie-Pauline Voufo, comme Magloire Biwole, ont été enchantés par ces échanges. Ils rentrent au Cameroun avec beaucoup d’idées qu’ils vont mettre à profit pour assurer la survie du journal. En effet, en 2016, l’organisation non-gouvernementale, SOS Faim qui finançait le mensuel depuis vingt-sept ans, mettra fin à ce soutien.
Enfin, la venue de nos deux confrères camerounais a permis d’organiser, le jeudi 17, une conférence à l’espace Ouest-France, rue du Pré-Botté, à Rennes, sur l’avenir de l’agriculture du Cameroun. Après une présentation du journal, Marie-Pauline Voufo a évoqué la situation des paysans camerounais qui représentent 60% de la population. Ils exploitent en moyenne un à trois hectares de terre et souffrent du manque d’aides et d’accompagnement de l’Etat.
Parmi les messages porteurs d’espoir, ils ont parlé d’un programme de formation des jeunes agriculteurs. Une opération soutenue par La Voix du paysan. Ils ont aussi abordé les actions menées par les paysans et relayées par le mensuel, pour que les exploitants vivent de leur activité.
Au fil des discussions, les difficultés rencontrées par les populations rurales dans le nord du pays, du fait de la présence des terroristes de Boko Haram, ont été rapportées. À l’est, les paysans subissent aussi de nombreuses exactions commises par les miliciens centrafricains anti-Balaka et les rebelles de la Séléka. Des paysans dont les récoltes et habitations sont régulièrement détruites.
En clin d’œil à l’actualité française et à la colère des agriculteurs, Marie-Pauline a salué la mobilisation paysanne hexagonale, impensable au Cameroun : « Un pays qui ne prend pas soin de son agriculture, c’est la famine qui l’attend. »
Le récit de ce séjour dans l’édition d’octobre de La Voix du paysan
Space 2015 Rennes dans Lvdp 293-Oct 2015
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